Présentation de la Chaire

La Chaire "Valeurs du soin"


La question de la valeur est au centre de toutes les tentatives de compréhension du malade dans sa complexité, depuis la théorie des normes vitales de Canguilhem, jusqu’à la narrative-based medicine et à la value-based medecine, en passant par la client-centered therapy et par le modèle biopsychosocial.

L’espace du soin devrait ainsi, d’un point de vue normatif, pouvoir favoriser la formation du jugement, faire primer la coordination fonctionnelle sur la coordination sociale, et laisser de la place à une réflexivité sur les choix techniques. Un système de soins constitue l’interface concrète entre le soin et la politique. Il comporte une dimension éthique, d’autant plus s’il est centré sur le patient. Il ne peut ni se résumer à une somme de relations interpersonnelles, ni se subsumer dans une politique générale.

La Chaire « Valeurs du soin » ambitionne de poser à nouveau cette question dont l’importance n’a été que partiellement recouverte, souvent récupérée par des injonctions industrielles et économiques. Remettre en perspective et analyser, par une démarche critique, les concepts d’évaluation, d’efficience et de valeur autour du soin, c’est prendre en compte précisément la nécessité de réinstaller la valeur dans les mesures d’évaluation pour repenser la justesse des modèles de soin.

Puisque la valeur ne saurait être réductive au prix et qu’elle dépend de valeurs qui forment autant de critères de jugements, notre objectif est de prendre la mesure des valeurs qui fondent la valeur par des méthodes et des outils traduisant sans le trahir, le cœur du soin : la relation.
En plaçant la relation au centre de gravité du soin, dans un monde globalisé traversé par de multiples mutations sociales et environnementales, la Chaire porte son attention sur la dimension plurielle et expérientielle du soin. Elle s’attache aux espaces et aux temps du soin comme éléments déterminants de la rencontre thérapeutique, proposant un recherche approfondie des applications et interprétations du principe de la reconnaissance, à l’égard de la personne malade, de son entourage, comme de l’ensemble du corps soignant.