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Conférence | Médecin-Patient : Je t'aime moi non plus. Comment établir une relation apaisée ?

Evènement | 28 janvier 2019
19h30

Une conférence de Jean-Philippe Pierron, professeur de philosophie Débat animé par Hélène Lhérété, rédactrice en chef Sciences Humaines Organisé par les équipes médicales et le Comité d’éthique de la Clinique Bretéché

On présente souvent la relation de soin d'unpoint de vue fonctionnel (des statuts: médecine, infirmière, aide soignante, patient) et opérationnel ( des expertises : patient expert, chirurgien, anesthésiste, infirmier de bloc opératoire, etc). Or la placer sous la rubrique d'une relation qui cherche à s'apaiser et sous le titre de cette soirée "je t'aime, moi non plus" rappelle deux choses importantes. Le soin pour être efficace a besoin d'être organisé et coordonné, mais la relation de soin, en plus de raisons échangées (l'explication de la maladie, informations sur le protocole thérapeutique, etc.) est constituée par d'autres attentes. dans la relation de soin, en plus de ce qui s'échange, il y a ce qui se donne, composé de désirs, de pulsion, d'affects, de croyances, dont l'éros et le thanatos: l'attente d'une plainte entendue et prise en charge et la hantise de la mort et du mal dans la maladie.
Parler de relation apaisée exige donc de ne pas oublier que la paix, dans les soins, n'est pas simplement une absence de guerre ou de conflits, mais la recherche d'une relation juste et ajustée placée sous la crainte du mal ( mal subi de la maladie; mal commis de la violence ou de la faute: routinisation, indifférence, malveillance, abus d'autorité, torture) et n'ignorant pas la possibilité du conflit (une insociable sociabilité dans le soin dont la plainte que l'on porte).
C'est au sein de l'épistémologie médicale qui valorise un modèle scopique (voir pour savoir /pouvoir) et d'une rationalité gestionnaire qui organise les soins que cette relation apaisée tente de faire sa place. Ce modèle est habité/hanté par le souci de savoirs et de processus fiabilisés, au risque d'oublier la confiance et la reconnaissance. La fiabilité peut être une caricature de la confiance. C'est pourquoi, la relation de soin en appelle à la fois au rôle du droit qui protège les libertés (juridicisation et judiciarisation) et à celui de l'éthique qui, avec délicatesse, si on ne réduit pas l'éthique à une réglementation ou à une science de l'action, invente le soin comme la reconnaissance d'une estime mutuelle entre soignant et soigné. Dans ce cadre, le soin se révèle l'occasion d'une rencontre inter humaine exceptionnelle: celle d'une rencontre où une confiance s'en remet à une compétence.

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INFOS PRATIQUES

Lieu(x)

Clinique Bretéché
3 rue de la Béraudière BP 54613
44046 NANTES Cedex 1

 


Type

Conférence, Colloque / Séminaire

Thématique

Manifestations scientifiques, Recherche