Conférence | Quelle(s) valeur(s) pour les soins aujourd’hui et demain ?

INTERVENANTS :
 

• Jean-Philippe Pierron, Directeur de l’école doctorale de philosophie de l'Université Jean Moulin Lyon 3, Directeur de la Chaire ;
• Didier Vinot, Vice-président en charge des affaires économiques et sociales et du patrimoine de l'Université Jean Moulin Lyon 3 et co-Directeur de la Chaire ;
• Cédric Arcos, Délégué général adjoint de la FHF, enseignant en politique de santé à SciencesPo.

La conférence, qui réunit des enseignants-chercheurs en management de la santé et en philosophie, ainsi qu’un représentant d’établissements publics de santé, abordera la question de la pertinence des systèmes de soin actuels et des modèles à réinventer autour du patient.

Le milieu professionnel, social et familial, le milieu hospitalo-universitaire, le milieu associatif sont autant de propositions de mise en forme, de mise en valeur et de mise en sens de l’épreuve de l’être malade. Ils définissent autant de zones de monde à sa portée possibles, avec lesquelles jouer pour initier un style d’existence et de relations, mais qui ne sont pas toutes coordonnées et intégrées. C’est précisément pourquoi elles sont parfois vécues comme mettant le patient dans une condition d’étranger, n‘ayant pas accès au monde culturel qui lui permettrait d’en maitriser les clés d’usage.

Est-ce que pour le patient, la difficulté qu’il y a à vivre le système médical de soins, ne tient pas à ce que la maladie initie un nouveau régime d’existence et de vie, une nouvelle normativité qui le révèle à lui-même et au monde du soin dans sa condition d’étranger, c’est-à-dire de l’homme qui doit mettre en question presque tout ce qui semble aller de soi pour les membres du nouveau groupe où il va prendre place ?

Cette étrangeté tient au fait que le monde humain n’est pas homogène, selon que l’on donne par exemple la priorité, en termes de valeurs, à l’expertise savante de l’autorité médicale, à l’évaluation quantitative de la santé des populations, ou aux savoirs d’usages. Faut-il s'inquiéter que le système de soins ne soit pas une institution totale et que le patient puisse jouer sur différents milieux pour s’y inventer et y mettre du jeu plutôt que d'opposer la liberté du patient à la tutelle médicale ? Ne doit-on pas se demander comment la relation de soins peut être mutuellement « soutenante » ?