Méthodes et méthode de recherche - deuxième cycle de la chaire

Le cycle, en construction, propose des ateliers à une fréquence d’un par trimestre (sous forme participative) et structuré avec des chercheurs invités.

Le 11 septembre dernier s'est tenu un atelier d'introduction participative de mise en récit des méthodes de recherche des membres de la chaire :

• Positionnement du chercheur
• Traduction
• Construction des données.

À venir : un cycle d'ateliers sur les méthodes de recherche et dont les thèmes viendront prochainement.

Le principe général du cycle repose sur un dialogue autour de sa méthode et de son positionnement, selon ses objets de recherche, sa discipline, son rapport au terrain, du je ne sais quoi de son histoire personnelle. L'objectif principal a été de faire prendre conscience de l'intérêt de sa méthode dans sa recherche en co-construisant des pistes de réflexion, avec certains éclairages issus d'expériences de recherche et des réflexions épistémologiques sur le statut du chercheur dans sa recherche et celui des discours.

Le premier atelier du 11 septembre a été une introduction participative avec des membres de la chaire Valeurs du soin (doctorants, directeurs, post doctorants). L'introduction a été outillée en pointillés de citations. Par exemple : 

• La position du chercheur

"Ce que vit le chercheur dans sa relation à ses interlocuteurs (ce qu'il refoule ou sublime, ce qu'il déteste ou chérit) fait partie intégrante de sa recherche (...). La perturbation que l'ethnologue impose par sa présence à ce qu'il observe et qui le perturbe lui-même, loin d'être considérée comme un obstacle épistémologique qu'il conviendrait de neutraliser, est une source infiniment féconde de connaissance" (Laplantine, 1996)
 

« Par exemple, lorsque j’entreprends d’objectiver un objet comme l’université́ françaises dans lequel je suis pris, j’ai pour objectif, et je dois le savoir, d’objectiver tout un pan de mon inconscient spécifique qui risque de faire obstacle à la connaissance de l’objet, tout progrès dans la connaissance de l’objet entant inséparablement un progrès dans la connaissance du rapport à l’objet, donc dans la maitrise du rapport non analysé à l’objet [...]. Autrement dit, j’ai d’autant plus de chances d’être objectif que j’ai plus complètement objectivé ma propre position (sociale, universitaire, etc.) et les intérêts, notamment les intérêts proprement universitaires, lies à cette position » (Bourdieu, 2001, p. 181).

"After a period of becoming more immersed in certain social relations, they force you to be either a thick ethnographer or no ethnographer at all. It was not ethnography but the relation to the field itself which was getting thicker. Thicker and stickier, I might add: as I became more involved I became more subjected to the gravitational forces that pull you into a social field (Bourdieu, 1993) and make it very hard for you to remove yourself from it." (Hage, G., 2005. A not so multi-sited ethnography of a not so imagined community. Anthropological Theory 5, p. 465.)

• La traduction

"Transformer le regard en langage. Une complexité inouïe ! (Laplantine, 1996)

• La construction des données

« La science réalise ses objets sans jamais les trouver tout à fait, elle ne correspond pas à un monde à décrire, mais à un monde à construire » (G. Bachelard, 1934).

• Méthode et méthodes

« L’on ne peut qu’être frappé de l’extrême désordre régnant en ce domaine. La plupart des auteurs distinguent la méthode, des méthodes. On trouve cependant ce terme utilisé pour caractériser des procédés qui se situent à des niveaux très différents, quant à leur inspiration plus ou moins philosophique, à leur degré d’abstraction. Leur but plus ou moins explicatif, leur action sur des étapes plus ou moins concrètes de la recherche et le moment où elles se situent » (Grawitz, 1993, p. 351).