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Séminaire de travail | Healthy Adging and the Role of Technology (HART)
- D’un côté, on a montré (avec les enquêtes DARES « Conditions de travail ») que l’épuisement professionnel lié à l’usage de nouvelles technologies (du fait d’une accentuation du rythme du travail du soin, formalisation des activités, de leur numérisation, grande quantité d’informations à traiter, etc…), amène des risques de dégradation de la relation du soin, relation qui se fonde en grande partie sur la présence et la confiance.
- De l’autre, l’outil numérique – le terme restant à définir (selon les usages, selon les technologies, selon des familles de situation, d’agencements ?) – ambitionne de contribuer à l’essor d’une démocratie sanitaire où le soin serait vécu dans une co-construction avec un ou plusieurs professionnels de santé. Adieu la hiérarchie patient-blouse blanche, le numérique aplatirait la relation dans une horizontalité qui défierait toute structure du soin. Le numérique pour contrer la structure qui étouffe le soin et sa coordination ? Quand bien même la présence est distanciée – par écrans interposés, géographiquement éloignés – la personne considérée comme malade serait plus à même de devenir compétente, c’est-à-dire de se prendre en charge par l’augmentation des connaissances sur sa maladie, par son éducation thérapeutique, etc. Les outils numériques viendraient en support de l’activité de soin en intégrant leurs multiples formes, c’est-à-dire en permettant leur coordination lorsque les pathologies complexes le demandent, avec une réflexion anticipée sur la construction de tels outils et leur évaluation. Ici, la question du collectif de travail semble particulièrement décisive puisqu’elle sous-tend la construction d’identités professionnelles, la coopération et les conditions de travail (dont la dimension du rythme), pour une qualité des soins produits (coordination, anticipation, exécution, relation, parcours).
1/ Numérique et soin : que se passe t-il ?
Quelle dimension du soin passe lors des consultations de télémédecine ? Que se passe t-il lorsque nous pratiquons l'auto-diagnostic en naviguant sur internet ? Que font passer les interactions des robots auxquels nous demandons d'être dans le care ? Pour comprendre de quelle manière le numérique soutient la possibilité de faire du soin, un état critique de l'art sur les notions de numérique et de care sera mené, ainsi que leurs implications avec celles d'innovation et d'éthique. Ces axiomes seront présentés en association avec des propositions méthodologiques de recherche qualitative et participative auprès de professionnels et d'usagers du travail du soin.
Quentin BAZIN est Post-doctorant au sein de la Chaire "Valeurs du soin". Ses recherches portent sur la mutation des imaginaires et des pratiques soignantes à l'heure du numérique.
Après des études de philosophie et d'histoire de l'art à Lyon, il a travaillé sur le sujet de la collection (à travers les cabinets de curiosités) et sur celui de l'écologie radicale (à travers les vergers conservatoires et les jardins vivriers). Sa thèse de philosophie, soutenue en 2019, s'intitule : "Perplexités - Institutions - Créativités : De l'art brut au laboratoire itinérant". En cours de publication, cette recherche se penche sur la notion récente de "créativité" en philosophie, à travers les controverses qui animent la notion d'art brut.
Ali Zaher présentera son projet de thèse sur l'introduction de l'Intelligence Artificielle (IA) et ses conséquences sur les pratiques de soin. Sa présentation portera sur l’IA et les ressources humaines de la santé. En partant du postulat que l’IA a un impact sur la plupart des aspects du secteur de la santé, tels que les soins primaires, les essais cliniques et les patients, Ali commencera par une brève clarification de plusieurs concepts comme IA, apprentissage machine, afin d’avoir un historique de ces termes. Il s’en suivra une réflexion sur leurs implications sur le secteur de la santé, en questionnant principalement le terme de « compétences » au regard des pratiques médicales.
Ali ZAHER est doctorant au sein de la Chaire "Valeurs du soin", sous la direction du Professeur Didier Vinot. Il est titulaire d'un master de recherche en stratégie et management international de l'Université Toulouse capitole 1, et d'un master en administration des affaires de l'Université Sagesse au Liban.
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