Conférence inaugurale | One Health - l'apport des Sciences humaines et sociales

Et si le concept One Health, porté comme un projet politique jeune et réformateur du XXIe siècle, n’était qu’une résurgence moderne pour raconter nos relations au vivant ? S’il était déjà et de tout temps pensé et vécu dans d’autres cultures comme préceptes anticipateurs ? Que nous révèle-il aujourd’hui de nos choix de sociétés face aux crises climatiques, environnementales et sanitaires qui impactent l’ensemble des sociétés humaines ? Plus qu’un outil holistique d’aide à la recherche et à la décision, le concept One Health pourrait-il préfigurer un modèle de réconciliation interculturel pour penser le monde de demain ?

Ces questions ont sous-tendu un travail de réflexion et de publication interdisciplinaire mené sur la problématique de l’antibiorésistance, phénomène qui ébranle au même titre que la pandémie SRAS Covid 19 la totalité des sociétés et de leurs institutions, à cette différence près et non des moindres qu’il avance invisible, aggravant le pronostic de nombreuses maladies. Longtemps réservé au seul domaine médical, le phénomène de l'antibiorésistance est de plus en plus appréhendé par les sciences humaines et sociales, en recherche de compréhension d’un fait biologique fortement conditionné par les situations socio-économiques et socio-écologiques des territoires au sein desquels il se développe. C'est dans cette dynamique, que le JPIAMR - Joint Programming Initiative on Antimicrobial Resistance - a produit un document de travail contenant une description explicite de la contribution potentielle des sciences sociales dans le cadre d'une approche One Health, confirmant l’importance du caractère social autant que biologique de l'antibiorésistance et de la nécessité d'une recherche systémique interdisciplinaire pour en approcher toute la complexité.